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BLOG QUEYRAS
21 février 2013

Le Queyras cherche un nouveau souffle

Le Queyras semble ne plus croire en lui. En effet depuis quelques années, une période sociétale nouvelle arrive et les Queyrassins ont du mal à se positionner dans ces temps nouveaux.

Les habitudes sont bousculées par des faits aussi divers que variés qui déstabilisent la population :

  • L'exode rural semble reprendre de la vigueur.

  • La modernité des nouvelles technologie de l'information a du mal à s'imposer pour les relations commerciales : e-tourisme, m-tourisme. Ce n'est pas facile de maitriser ces nouveaux outils qui relèguent tous les autres dans le passé alors qu'on peut penser qu'une "bonne vieille lettre" est autrement plus sympathique.

  • La fermeture de nombreux hotels prend de court la population qui voit un fleuron du Queyras s'effondrer.

  • Parallèllement, l'arrivée de résidences de tourisme (et leur e-tourisme) déboussolent.

  • Beaucoup de Queyrassins se sont déjà détournés de la neige, ce qui est dommage, car même si le réchauffement climatique est là, la neige n'a pas entièrement disparu et les emplois liés à la neige non plus.

  • L'écologie avance partout lentement comme une lame de fond mais pourtant le Queyras fait de la résistance croyant qu'il s'agit seulement d'un parti politique. Or le Queyras et l'écologie sont totalement compatibles, ce que les vacanciers perçoivent bien. Du coup l'image du Queyras n'est pas en phase avec la réalité de terrain.

  • Le partage, le vivre ensemble, les réseaux sociaux sont une affaire de jeunes qui ont du mal à prendre leur place dans ce monde d'adultes travailleurs mais pas assez attentifs aux envies des jeunes (qui sont eux-mêmes adultes le plus souvent).

  • L'artisanat rejoint l'agriculture dans sa courbe descendante. Mais alors que l'agriculture subit depuis des décennies le diktat de la mondialisation (et résiste bien finalement), l'artisanat, qui semblait être un axe prometteur de sauvegarde de la vie économique, est en train de sombrer.

         Quel héritage laisse le syndicat des artisans en meubles et objets sculptés du Queyras qui a fété ses 40 ans ?

         Que va devenir la Maison de l'Artisanat qui a fété ses 20 ans ?

  • Solidarité, travail en commun, structures collectives ont été trois piliers du Queyras au cours des siècles pour que les entreprises individuelles vivent, mais le Queyras s'est mis à tourner le dos à ses trois assises qui sont pourtant toujours d'actualité.

C'est d'abord d'une prise de conscience que le Queyras a besoin mais aussi d'une mise en adéquation de la vision des jeunes avec la vie laborieuse des anciens. Ceux-ci ont-ils l'envie et le goût de faire partager leur passion, leur héritage et leur richesse ? D'investir pour que d'autres puissent s'enrichir aussi ensuite ?

Le Queyras est parfois un désert touristique mais répond-il toujours à la demande des touristes ? Oui peut-être pendant 4 ou 5 semaines...

Chaque Queyrassin fait cette analyse là inconsciemment et sans l'approfondir et celà se traduit par une forte demande de partage pour cacher son inquiétude mais savoir ce quepensnet les autres (réflexions communes mais aussi fêtes de village !).

Au questionnement, les bonnes réponses peuvent venir de l'intérieur car la capacité de rebond ou d'innovation n'est pas complètement anéantie. Ces réponses peuvent aussi venir de l'extérieur par une analyse objective de l'état du Queyras, de ce qu'il lui faudrait, de ce qu'il a manqué, de ce qu'il est capable. Dans les deux cas généralement on fait des "états généraux".

Il faut faire connaître les réussites qui sont déjà de nouvelles voies et les faire partager (sans que tout le monde s'engouffre dans ces nouvelles voies au risque de les faire disparaitre) : Exemples :

  • Le gîte d'étape écolo "La Fruitière", perdu à Villargaudin, est une belle entreprise qui marche bien.

  • L'hôtel Lanza à Abriès (12 chambres) et son restaurant sont rapidement devenus réputés.

  • La Maison de Gaudissard (Môlines) a un taux de remplissage proche de 100% pendant les saisons.

  • Idem pour un refuge de montagne mais là c'est à Névache.

  • La privatisation des remontées mécaniques a été un fiasco donc ce n'est pas dans cette voie qu'il faut chercher (et ce n'est pas l'éthique du Queyras).

  • La Barma à Ristolas, si riche de savoir et d'accueil.

  • Et d'autres...

  • Toutes les voies nouvelles qui sont perçues comme marginales et pourtant réussies.

  • Des niches innovantes qui permettent de démarquer le Queyras de ses concurrents en fonction de sa position excentrée et peu accessible.

Dire où le bas blesse est plus délicat et plus difficile à admettre car il faut une remise en cause personnelle ou collective :

  • La qualité du logement touristique est souvent décriée, que faut-il faire, comment ? C'est un point délicat car non avoué et non avouable. La mauvaise qualité "c'est chez les autres" ou "ce n'est pas vrai".

  • Les concepts cent fois rabachés : Convivialité, authenticité, accueil montagnard, ambiance villageoise, station familiale, etc...sont-ils vraiment mis en pratique ?

  • Et d'autres....

Le Queyras est un coin perdu de montagne qui ne peut se sauver que par la qualité (idem en Suisse, en Autriche...qui justement sont souvent citées en modèle). Cette qualité amènera des visiteurs, des vacanciers, même si on est loin de tout.

Le tourisme de passage ne doit pas prendre le dessus sur le tourisme de séjour sinon la plus value ne reste pas dans le Queyras.

Le Queyras doit - et peut - se donner les moyens d'être à nouveau précurseur, en avance, parce que son histoire lui donne l'audace de se démarquer des autres.

Il faut que le Queyras redémarre son développement pour que les remontées mécaniques survivent (entre autres), pour que le travail et la richesse reviennent dans le pays, ce qui devrait enclencher une dynamique porteuse de sérénité vers un avenir assuré.

 

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